Laura Anastasio : « Les activités de création narrative multi-instrumentées chez l’enfant : une démarche de design développemental entre jeu et apprentissage »
Soutenue le 4 juillet 2023, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U.
Sous la direction de Françoise Decortis et Anne Bationo-Tillon. Jury : Sophie Pène, Anthony Masure, Anne Clerc-Georgy, Vincent Grosstephan.
Bien que présente dans tous les aspects de la vie, la créativité occupe une place essentielle dans les activités narratives. Le champ des ressources dans lequel l’enfant puise s’avère être extrêmement large et inclut notamment les artefacts numériques, qui ne cessent de se diversifier depuis plusieurs années.Cette thèse interroge la créativité chez l’enfant lorsqu’il est engagé dans des activités narratives. Notre réflexion est guidée par plusieurs questions : quels sont les artefacts classiques, numériques ou hybrides que l’enfant mobilise lorsqu’il crée des histoires ? Comment ces derniers étayent-ils les diverses dimensions de la créativité ? Des schèmes s’articulent à ces différents artefacts, formant des instruments que nous cherchons à identifier pour comprendre leur intégration dans le cycle de l’activité créatrice de l’imagination (Vygotski, 1930/1983), modélisé par Decortis avec NAM (Narrative Activity Model) (2008). Nous faisons cohabiter les concepts issus de l’approche instrumentale (Rabardel, 1995), qui offrent un point de vue anthropocentré sur la technique, avec ceux de l’approche transitionnelle (Bationo-Tillon, 2017) qui nous permettent d’appréhender l’enfant comme sujet capable de réorganiser son expérience. Basée sur une analyse de l’activité de multiples situations narratives, nous mettons en place une démarche de design développemental ancrée en ergonomie dans une classe de CM1 visant à co-concevoir des interfaces pour la narration. Ce processus longitudinal et situé dessine un ensemble d’aller-retours entre la compréhension et la transformation de l’activité, entre le rôle de l’ergonome et le rôle du designer tout au long de cette recherche.
Julie Blanc : « Composer avec les technologies du web. Genèses instrumentales collectives pour le développement d’une communauté de pratique de designers graphiques. »
Soutenue le 7 juin 2023, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U et l’EUR ArTeC.
Sous la direction de Anne Bationo-Tillon et Samuel Bianchini. Jury : Germain Poizat, Davide Fornari, Lucile Haute, Françoise Decortis, Yannick Lemonie, Anthony Masure.
Depuis une dizaine d’années, des designers graphiques développent de nouvelles pratiques autour de l’utilisation des technologies du web pour la mise en forme de publications imprimées et multisupports. Situées dans la culture du logiciel libre et de l’open-source, ces démarches sont au cœur d’enjeux conceptuels, politiques et esthétiques pour le design graphique. Comment comprendre alors ce que l’utilisation réelle du code change dans la pratique des designers graphiques et en quoi ce changement technique participe-t-il à la construction et au développement d’une communauté de pratique ?
Nous inscrivons notre recherche dans une compréhension anthropocentrée de la technique. Pour cela, nous utilisons la théorie historico-culturelle de l’activité et l’approche instrumentale pour étudier l’activité de composition et son développement ainsi que les changements du système socio-technique associé. De plus, dans une perspective de recherche portée par la pratique, nous mobilisons notre propre expérience de designer graphique inscrite dans une communauté d’acteurs et d’actrices porteurs de ces transformations.
Trois études empiriques analysent l’activité de composition sous plusieurs angles. L’une d’elle participe, sous la forme d’un hackathon, à la conception collective d’un outil permettant la création de livres imprimés depuis les navigateurs web (paged.js). Nos résultats sont mis en perspective avec des questionnements plus généraux des transformations sociotechniques induites par l’introduction des pratiques du logiciel libre dans le design graphique. Nous soutenons que l’introduction des technologies du web dans la chaîne graphique accompagnent les pratiques créatives et esthétiques des designers et ouvrent de nouvelles perspectives d’activité collective, permettant à cette communauté de développer ses propres instruments et donc ses propres pratiques.
Elodie Ciccone : « Rapports analytique et sensible à l’objet de l’activité : accompagner leur mise en mot et en partage pour développer la sécurité »
Soutenue le 9 janvier 2023, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U.
Sous la direction de Françoise Decortis et Lucie Cuvelier. Jury : Anne Bationo-Tillon, Gilles Orliaguet, Jean Pariè, Germain Poizat, Vanina Mollo.
Cette thèse est née d’une préoccupation des industries à risques qui peut être résumée de la manière suivante : malgré les investissements dans les dispositifs de formation à la sécurité, celle-ci ne s’améliore plus. Elle est financée par la Fondation pour une Culture de Sécurité Industrielle (FonCSI) et a pour objectif de proposer un dispositif innovant pour améliorer la sécurité industrielle. Elle s’inscrit dans une approche ergonomique et systémique de l’activité, avec comme postulat : » la sécurité est un résultat de l’activité des sujets ». Elle cherche donc à comprendre ce qui dans l’activité des sujets contribue à la sécurité et à son développement. Construite à l’articulation de deux terrains – l’un médical et l’autre industriel – elle montre comment les rapports sensible et analytique aux objets de l’activité contribuent au développement de la sécurité. Plus spécifiquement elle permet d’illustrer les formes que peuvent prendre les rapports sensibles aux objets de l’activité. Pour cela les analyses réalisées portent sur plusieurs activités : le soin dans le domaine médical notamment dans l’interaction avec les parents d’enfants malades, la réalisation des chantiers dans la distribution d’électricité et l’activité de mise en mot et en partage de l’expérience dans plusieurs espaces-temps (débriefing post-simulation, espace de débat sur le travail, échanges informels). Elle propose enfin des modalités pour outiller la discussion sur le travail – basées sur les rapports sensibles – afin de créer des espaces-temps fertiles au développement de l’agir des sujets et des collectifs en sécurité.
Marion Gras Gentiletti : « Soutenir la dimension de l’activité instrumentée par des dispositifs techniques à base d’intelligence artificielle. Une approche développementale de la conception centrée sur le modèle du sujet capable. »
Soutenue le 11 avril 2022, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U.
Sous la direction de Françoise Decortis et Gaëtan Bourmaud. Jury : Marc-Eric Bobillier-Chaumon, Béatrice Cahour, Antonio Casilli, Myriam Frejus, Julia Velkovska, Khaldoun Zreik.
Au sein d’un marché fortement concurrentiel, l’innovation est plus que jamais au centre de la stratégie de l’énergéticien français EDF. Le groupe industriel voit en particulier dans l’intelligence artificielle (IA) un moyen de se réinventer, tant dans le développement des services clients que dans la transformation de ses processus internes. Considérée comme la technologie de tous les possibles, l’IA cristallise un ensemble d’attentes et de questionnements auprès des concepteurs, notamment dans son rapport à l’humain. Les projets de conception de l’entreprise représentent à ce titre une opportunité pour tenter de définir en amont de la conception, depuis une perspective ergonomique et constructiviste, ce qu’est un dispositif technique pertinent du point de vue des sujets. L’analyse de l’activité constituera une porte d’entrée privilégiée pour explorer l’activité professionnelle instrumentée par des chatbots et l’activité sociodomestique instrumentée par des dispositifs techniques autonomes, à travers les prismes de l’approche instrumentale et du sujet capable. Ces contributions empiriques et épistémiques permettront d’identifier un ensemble de caractéristiques destinées à concevoir des dispositifs techniques à base d’IA instrumentalisables.
Dounia Lahoual : « Conceptualiser les activités constructives et le développement du sujet capable : le cas de la médiation à l’art orientée jeune public dans un musée d’art moderne et contemporain »
Soutenue le 22 juin 2017 à Paris 8, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U.
Sous la direction de Françoise Decortis et Anne Bationo-Tillon. Jury : Anne Bationo-Tillon, Pascal Salembier, Jean Davallon, Yannick Lémonie, Sylvie Octobre.
Rapporteurs : Béatrice Cahour, Philippe Chaubet.
Prix de thèse Louis Cros de l’Académie des Sciences morales et politiques
Résumé
Au cœur des problématiques culturelles récentes, les institutions muséales portent un projet de démocratisation culturelle visant la mise en accessibilité de l’art et de l’environnement muséal à une diversité de publics. Appuyée par la loi française de 2002 relative aux musées, ce projet est d’autant plus accentué à destination des enfants et des adolescents avec la mise en place d’une médiation culturelle et d’une diversité d’offres muséales spécifiques. Considéré comme le visiteur de demain, ce jeune public cristallise un ensemble d’attentes et de questionnements auprès des institutions culturelles en termes de connaissance du public, et de leviers pour la fréquentation, la fidélisation de ces espaces et l’accessibilité à l’art. Ces lieux de médiation culturelle représentent une opportunité pour suivre le parcours des visiteurs et comprendre les diverses dynamiques subjectives à l’œuvre à travers diverses configurations tout en mobilisant le prisme de l’ergonomie : des rencontres avec les œuvres en situation de visite d’une part, et des activités de création plastiques et narratives en situation d’atelier d’autre part. L’analyse de l’activité dans ces situations constitue une portée d’entrée privilégiée pour explorer et alimenter notre compréhension des traces des activités constructives et du développement afin de les conceptualiser. Ces contributions empiriques et épistémiques permettent de concevoir un ensemble de ressources et d’offres de médiation culturelle adaptées aux activités du jeune public et aux professionnels de la médiation.
Pauline Gourlet « Montrer le faire, construire l’agir. Une approche développementale de la conception mise en œuvre à l’école primaire ».
Soutenue le 14 juin 2018 à Paris 8, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U. Contrat doctoral du Labex Arts H2H.
Sous la direction de Françoise Decortis. Jury Stéphanie Fleck, Yannick Lémonie, Nicolas Nova. Rapporteurs Sophie Pène, Luc Trouche.
Résumé
– Pourquoi vous aimez faire des vidéos ? – Bah parce que… on me voit et ça fait du bien de voir les gens ! – Moi, c’est parce que… moi j’ai envie d’être une star de cinéma. Deux élèves d’une classe de CP et leur enseignant tournent un petit film pour expliquer le pluriel des mots : film qu’ils partageront ensuite avec le reste des élèves. Depuis quelques semaines dans cette classe, l’enseignant cherche avec ses élèves comment son téléphone portable peut médiatiser efficacement l’apprentissage de l’écriture. Nous le rencontrons en novembre 2015 et introduisons dans la classe un prototype qui vise à instrumenter les activités de production de contenu numérique des élèves. Cette thèse interroge la conception et l’évaluation des dispositifs techniques, à partir des situations scolaires de cette classe de CP, ainsi que les modalités de participation des différentes personnes en présence à ces activités. À travers une recherche action longitudinale ancrée en ergonomie, notre étude a pour objet l’interrelation du développement des dispositifs techniques et des personnes au sein de collectifs : elle a aussi une visée transformative. Pour répondre à ce double objectif, nous mettons en œuvre une méthodologie de «recherche par version», construite à partir des démarches participatives en design d’interaction et de la théorie socio-culturelle de l’activité, qui met en avant la dimension développementale et sociale de l’agir.
Ce prisme développemental, outillé des concepts issus de l’approche instrumentale, nous permet d’étudier les transformations des activités des personnes dans la classe, en considérant l’histoire socialement distribuée de la création d’instruments. Dans ce travail, nous nous intéressons à la construction des schèmes sociaux d’utilisation des artefacts, et ce particulièrement à travers les activités médiatisées par les nouveaux dispositifs de production de contenu numérique. Nous décrivons également l’émergence de tensions instrumentales dans les situations scolaires et montrons comment ces tensions permettent des mises en débat du sens des activités et des normes de la classe, transformant ainsi l’agir du collectif en profondeur dans un dialogue authentique entre les personnes. Nous concluons sur l’intérêt de considérer la conception de dispositifs techniques comme un processus continu, situé et distribué.
Céline Poisson « Concevoir pour le développement de la conduite automobile Contribution pour la compréhension de l’activité et des genèses instrumentales des sujets et du véhicule autonome »
Soutenance le 28 février 2019 à Paris 8, dans le cadre de l’École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis), en partenariat avec le laboratoire Paragraphe-C3U. Financement et convention Institut VEDECOM. Sous la direction de Françoise Decortis. Co-encadrants Gaëtan Bourmaud (Université Paris 8), Jean-François Forzy (Direction de la Recherche Renault).
Jury: Jean-Marie Burkhardt (IFFSTAR), Ebru Dogan (VEDECOM), Jean-Marc Robert (Polytechnique Montreal). Rapporteurs : Christine Chauvin (Université Bretagne Sud), Marc-Eric Bobillier-Chaumon (CNAM Paris).
Résumé
Au cœur des préoccupations industrielles et politiques, le développement du véhicule autonome constitue un enjeu majeur, tant économique que pour la sécurité routière et le développement d’une mobilité durable. Depuis le lancement de la Google Car en 2010, qui a donné une grande impulsion à cette innovation, les constructeurs automobiles, ainsi que de nombreux équipementiers et d’instituts de recherche, travaillent sur la thématique. Par conséquent, de nombreux de projet de recherche, soutenus à l’internationale par les autorités gouvernementale, voient le jour. C’est dans ce cadre que s’insère notre recherche financée par l’institut VEDECOM.Le véhicule autonome est un véhicule dont le contrôle, total ou partiel, est assuré par un ordinateur. Notre objectif est de comprendre et de documenter l’activité du conducteur à bord d’un véhicule entièrement autonome sur une période déterminée. Toutefois, ce type de véhicule n’est pas encore commercialisé ; il est alors impossible d’en observer les usages. Pour pallier ce paradoxe, nous avons étudié des situations, dites de référence, de conduite assistée ; et des situations simulées sur simulateur et sur piste.
En se basant sur les principes de l’approche instrumentale et du sujet capable, nous avons élaboré des connaissances sur les genèses instrumentales liées à l’introduction d’un véhicule autonome afin de proposer des perspectives pour une conception anthropocentrée et développementale de ce dispositif technique.
