Thèses soutenues

Marion Gras Gentiletti : « Soutenir la dimension de l’activité instrumentée par des dispositifs techniques à base d’intelligence artificielle. Une approche développementale de la conception centrée sur le modèle du sujet capable. »

Soutenue le 11 avril 2022, dans le cadre de École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , en partenariat avec Laboratoire Paragraphe (laboratoire).
Sous la direction de Françoise DECORTIS et Gaëtan BOURMAUD. Jury : Marc-Eric BOBILLIER-CHAUMON, Béatrice CAHOUR, Antonio CASILLI, Myriam FREJUS, Julia VELKOVSKA, Khaldoun ZREIK

Au sein d’un marché fortement concurrentiel, l’innovation est plus que jamais au centre de la stratégie de l’énergéticien français EDF. Le groupe industriel voit en particulier dans l’intelligence artificielle (IA) un moyen de se réinventer, tant dans le développement des services clients que dans la transformation de ses processus internes. Considérée comme la technologie de tous les possibles, l’IA cristallise un ensemble d’attentes et de questionnements auprès des concepteurs, notamment dans son rapport à l’humain. Les projets de conception de l’entreprise représentent à ce titre une opportunité pour tenter de définir en amont de la conception, depuis une perspective ergonomique et constructiviste, ce qu’est un dispositif technique pertinent du point de vue des sujets. L’analyse de l’activité constituera une porte d’entrée privilégiée pour explorer l’activité professionnelle instrumentée par des chatbots et l’activité sociodomestique instrumentée par des dispositifs techniques autonomes, à travers les prismes de l’approche instrumentale et du sujet capable. Ces contributions empiriques et épistémiques permettront d’identifier un ensemble de caractéristiques destinées à concevoir des dispositifs techniques à base d’IA instrumentalisables.

Dounia Lahoual : « Conceptualiser les activités constructives et le développement du sujet capable : le cas de la médiation à l’art orientée jeune public dans un musée d’art moderne et contemporain »

Soutenue le 22-06-2017 à Paris 8 , dans le cadre de École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , en partenariat avec Laboratoire Paragraphe (laboratoire).
Sous la direction de Françoise Decortis et Anne Bationo-Tillon. Jury : Anne Bationo Tillon, Pascal Salembier, Jean Davallon, Yannick Lémonie, Sylvie Octobre. 
Rapporteurs Béatrice Cahour, Philippe Chaubet. 
Prix de thèse Louis Cros de l’Académie des Sciences morales et politiques

Résumé 

Au cœur des problématiques culturelles récentes, les institutions muséales portent un projet de démocratisation culturelle visant la mise en accessibilité de l’art et de l’environnement muséal à une diversité de publics. Appuyée par la loi française de 2002 relative aux musées, ce projet est d’autant plus accentué à destination des enfants et des adolescents avec la mise en place d’une médiation culturelle et d’une diversité d’offres muséales spécifiques. Considéré comme le visiteur de demain, ce jeune public cristallise un ensemble d’attentes et de questionnements auprès des institutions culturelles en termes de connaissance du public, et de leviers pour la fréquentation, la fidélisation de ces espaces et l’accessibilité à l’art. Ces lieux de médiation culturelle représentent une opportunité pour suivre le parcours des visiteurs et comprendre les diverses dynamiques subjectives à l’œuvre à travers diverses configurations tout en mobilisant le prisme de l’ergonomie : des rencontres avec les œuvres en situation de visite d’une part, et des activités de création plastiques et narratives en situation d’atelier d’autre part. L’analyse de l’activité dans ces situations constitue une portée d’entrée privilégiée pour explorer et alimenter notre compréhension des traces des activités constructives et du développement afin de les conceptualiser. Ces contributions empiriques et épistémiques permettent de concevoir un ensemble de ressources et d’offres de médiation culturelle adaptées aux activités du jeune public et aux professionnels de la médiation.

Pauline Gourlet « Montrer le faire, construire l’agir. Une approche développementale de la conception mise en œuvre à l’école primaire ».

Soutenue le 14-06-2018 à Paris 8 , dans le cadre de École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , en partenariat avec Laboratoire Paragraphe (laboratoire). Contrat doctoral du Labex Arts H2H.
Sous la direction de Françoise Decortis. Jury Stéphanie Fleck, Yannick Lémonie,Nicolas Nova. Rapporteurs Sophie Pène, Luc Trouche.

Résumé

– Pourquoi vous aimez faire des vidéos ? – Bah parce que… on me voit et ça fait du bien de voir les gens ! – Moi, c’est parce que… moi j’ai envie d’être une star de cinéma. Deux élèves d’une classe de CP et leur enseignant tournent un petit film pour expliquer le pluriel des mots : film qu’ils partageront ensuite avec le reste des élèves. Depuis quelques semaines dans cette classe, l’enseignant cherche avec ses élèves comment son téléphone portable peut médiatiser efficacement l’apprentissage de l’écriture. Nous le rencontrons en novembre 2015 et introduisons dans la classe un prototype qui vise à instrumenter les activités de production de contenu numérique des élèves. Cette thèse interroge la conception et l’évaluation des dispositifs techniques, à partir des situations scolaires de cette classe de CP, ainsi que les modalités de participation des différentes personnes en présence à ces activités. À travers une recherche action longitudinale ancrée en ergonomie, notre étude a pour objet l’interrelation du développement des dispositifs techniques et des personnes au sein de collectifs : elle a aussi une visée transformative. Pour répondre à ce double objectif, nous mettons en œuvre une méthodologie de «recherche par version», construite à partir des démarches participatives en design d’interaction et de la théorie socio-culturelle de l’activité, qui met en avant la dimension développementale et sociale de l’agir. 

Ce prisme développemental, outillé des concepts issus de l’approche instrumentale, nous permet d’étudier les transformations des activités des personnes dans la classe, en considérant l’histoire socialement distribuée de la création d’instruments. Dans ce travail, nous nous intéressons à la construction des schèmes sociaux d’utilisation des artefacts, et ce particulièrement à travers les activités médiatisées par les nouveaux dispositifs de production de contenu numérique. Nous décrivons également l’émergence de tensions instrumentales dans les situations scolaires et montrons comment ces tensions permettent des mises en débat du sens des activités et des normes de la classe, transformant ainsi l’agir du collectif en profondeur dans un dialogue authentique entre les personnes. Nous concluons sur l’intérêt de considérer la conception de dispositifs techniques comme un processus continu, situé et distribué.

Céline POISSON « Concevoir pour le développement de la conduite automobile Contribution pour la compréhension de l’activité et des genèses instrumentales des sujets et du véhicule autonome »

Soutenance le 28 février 2019 à Paris 8, dans le cadre de École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) , en partenariat avec Laboratoire Paragraphe (laboratoire). Financement et convention Institut VEDECOM.Sous la direction de Françoise Decortis. Co-encadrants Gaëtan Bourmaud (Université Paris 8)) Jean-François Forzy (Direction de la Recherche Renault).
 Examinateurs : Jean-Marie Burkhardt (IFFSTAR), Ebru Dogan (VEDECOM), Jean-Marc Robert (Polytechnique Montreal). Rapporteurs : Christine Chauvin (Université Bretagne Sud), Marc-Eric Bobillier Chaumon (CNAM Paris).

Résumé

Au cœur des préoccupations industrielles et politiques, le développement du véhicule autonome constitue un enjeu majeur, tant économique que pour la sécurité routière et le développement d’une mobilité durable. Depuis le lancement de la Google Car en 2010, qui a donné une grande impulsion à cette innovation, les constructeurs automobiles, ainsi que de nombreux équipementiers et d’instituts de recherche, travaillent sur la thématique. Par conséquent, de nombreux de projet de recherche, soutenus à l’internationale par les autorités gouvernementale, voient le jour. C’est dans ce cadre que s’insère notre recherche financée par l’institut VEDECOM.Le véhicule autonome est un véhicule dont le contrôle, total ou partiel, est assuré par un ordinateur. Notre objectif est de comprendre et de documenter l’activité du conducteur à bord d’un véhicule entièrement autonome sur une période déterminée. Toutefois, ce type de véhicule n’est pas encore commercialisé ; il est alors impossible d’en observer les usages. Pour pallier ce paradoxe, nous avons étudié des situations, dites de référence, de conduite assistée ; et des situations simulées sur simulateur et sur piste.
En se basant sur les principes de l’approche instrumentale et du sujet capable, nous avons élaboré des connaissances sur les genèses instrumentales liées à l’introduction d’un véhicule autonome afin de proposer des perspectives pour une conception anthropocentrée et développementale de ce dispositif technique.